Les multiples possibilités des retraitements cartographiques

A l’origine cantonnés aux seules organisations  importantes, les Systèmes d’Informations Géographiques sont désormais financièrement et techniquement  accessibles.

L’avènement du logiciel libre a favorisé l’émergence de solutions alternatives aux programmes propriétaires très onéreux. Ainsi, le logiciel Qgis (associé au gestionnaire de base de données Postgresql), a fait la preuve de sa robustesse ; depuis plus d’une quinzaine d’années, il alimente les services de très nombreuses collectivités et sociétés du monde entier.

Parallèlement, l’avènement de l’Open Data a consacré l’ouverture des données géographiques nécessaires au fonctionnement de ce type de logiciel. L’IGN entre autres organismes publics, participe activement à ce mouvement. Depuis  2021, l’Institut de Géographie Nationale a largement ouvert au public l’ accès à ses bases de données. Il poursuit cette politique avec la mise en place de la géoplateforme :  de nombreux fonds de plan et données géolocalisées, autrefois payants, peuvent désormais être consultés et exploités gratuitement. 

D’autres administrations ouvrent parallèlement leurs propres ressources consultables et téléchargeables depuis diverses plateformes (cf les A.P.I. carto, le géoportail de l’urbanisme le site geodata.gouv etc…). Enfin, de très nombreuses données géoréférencées sont collectées dans le cadre des différents projets collaboratifs d’OpenstreetMap ;  elles apportent un concours précieux à de multiples projets humanitaires et sociétaux. Ces données peuvent être exploitées et enrichies  par tous (en mobilisant par exemple un outil de collecte sur mobile comme Qfield)

Avec cette convergence de la gratuité des outils et des données, des aides à la décision jusqu’alors inabordables, deviennent accessibles aux petites collectivités territoriales, entreprises et associations

Des possibilités toujours plus étendues en matière d'accès aux données pour une plus grande maîtrise des projets

Sans prétendre être exhaustif, on peut relever parmi les nombreuses évolutions remarquables  en matière d’accès aux données géographiques

  • les données satellites du programme Copernicus de l’Agence Spatiale Européenne autorisent de multiples retraitements utiles notamment, pour le suivi de la végétation et des cultures
  • en France, la connaissance du territoire progresse significativement avec la campagne  Lidar Haute Définition de l’IGN ; cette campagne de captation aérienne s’achèvera en 2025. D’ores et déjà, une partie de ses résultats est disponible sur les plateformes de téléchargement de l’IGN sous forme de fichiers dalles téléchargeables.

Un exemple d'exploitation des données en open data : extraction des données du Registre Parcellaire Graphique sur des cultures cibles dans pour une aire géographique particulière

Évolution des cultures vivrières - CC Sud Aunis

Mode d'emploi

Pour connaître la culture pratiquée sur une parcelle ainsi que sa superficie :

  1. Zoomer sur la parcelle.
  2. Désactiver une des deux couches annuelles( couches accessibles depuis la boîte en haut à droite)
  3. Positionner le curseur sur la parcelle.
CultureSurface Totale Cultivée en 2022 (ha)Surface Totale Cultivée en 2023 (ha)Variation en Ha (2023-2022)Variation en % (2023-2022)

Actualisées chaque année, les données du Registre Parcellaire Graphique permettent de suivre l’affectation et la localisation des surfaces cultivées. Pour les collectivités engagées dans la mise en place de programmes alimentaires territoriaux (PAT), ces informations permettent d’apprécier les cultures vivrières existantes dans un environnement proche.

Les données Lidar HD IGN : des informations topographiques et de classification (végétation, eau, bâtiments etc ..) mobilisables pour la réalisation de projets d'aménagements

Avec la mise à disposition des données Lidar HD, l’IGN élargit significativement les possibilités d’analyses cartographiques.

Les captations Lidar se présentent sous forme de nuages de millions de points géoréférencés en X,Y,Z. Ces fichiers permettent d’appréhender  immédiatement  la topographie, le sursol et l’occupation de la zone étudiée

Depuis 2023, les fichiers Lidar HD accessibles au public sont classifiés ; les points y sont regroupés en catégories (eau, bâtiment, végétation, ponts etc…)  Les  analyses réalisables sont considérablement étoffées.  Si nécessaire, certaines catégories de points peuvent être désactivées ce qui permet par exemple, de réaliser facilement des simulations (impact de la destruction de bâtiment par exemple) De nombreux autres retraitements sont envisageables.

Exemple d’exploitation pour un projet fictif de rénovation de bâtiment (Palais de justice de Rochefort)  1) appréhender le contexte et la topographie des lieux au moyen d’une visite virtuelle combinant données lidar et données cartographiques dans le logiciel qgis 2) réaliser au moyen des logiciels Potree et/ou Cloud Compare des premières estimations sur le chantier à venir

Une visite virtuelle d'un site : l'utilisation des dalles Lidar de l'IGN enrichie avec la base de données CSTB (Bâtiments) permet la réalisation d'animations ; reflet de la reconstruction en 3d réalisée sur QGIS, ce type de visite virtuelle permet de rappeler le contexte d'un projet d'aménagement (ici une partie du centre de Rochefort)